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Histoire de l’église de Saint-Esprit
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Origine du nom de la paroisse :
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Jusqu’en 1827 , la mission de Saint-Esprit était désignée sous trois appellations : Saint-Ours, Saint-Esprit, Saint-Ours-du-Grand-Saint-Esprit.Cest le curé Caron qui décida de mettre de l’ordre dans ces noms en demandant à l’évêque de Québec que sa paroisse porte le nom de Saint-Esprit. L’érection canonique de la mission sous ce nom ne surviendra que le 13 Août 1830. Malgré cela, les registres mentionnaient toujours les trois noms pour la paroisse et ce jusqu’en 1838. C’est une lettre de Mgr Lartigue, alors évêque de Montréal, datée du 3 juin 1838, qui mettra fin à cette confusion :
« Nous ordonnons donc qu’à l’avenir, le titulaire de cette église sera le Saint-Esprit,la troisième personne de l’Adorable Trinité,dont la fête se célébrera plus solennellement chaque année le jour de la Pentecôte »
L’histoire religieuse de Saint-Esprit se caractérise donc par l’existence, de trois églises et de trois presbytères. |
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Première église de Saint-Esprit : 1801 |
Le 28 décembre 1801, Mgr Pierre Denault, Évêque de Québec autorise les colons de Saint-Esprit à ériger une église. Cette église en forme de croix latine était de petite dimension. Elle est construite en matériaux bien modestes : de la pierre des champs pour les murs et des planches de bardeaux pour la couverture, et le toit se terminait par un petit clocher en forme de flèche. Entre 1815- 1820, une petite sacristie, s’inspirant de la mode française fut construite indépendante de l’église La décoration de l’église ne fut complétée qu’à l’automne 1823 par le maître-sculpteur Joseph Pépin, le même qui décora l’église de Saint-Roch. Le premier chemin de croix fut installé à l’automne 1838 à la demande du Curé Bellanger qui en avait fait la demande à Mgr Lartigue. La bénédiction des cloches ne survint que le 29 septembre 1868.
En mai 1819, notre premier presbytère fut construit et le curé de l’époque, l’abbé Périnault commença à séjourner dans sa paroisse. N’ayant pas été construit avec beaucoup de soin, les colons se virent dans l’obligation de demander à Mgr Fabre, évêque de Montréal l’autorisation d’en construire un autre sur le même emplacement en 1886. Comme la première église avait subi des dommages sévères à deux reprises. En 1841 une tornade avait brisé le clocher et vers la fin du XIX un incendie se déclara à l’intérieur de l’église et l’eau endommagea considérablement l’édifice. De plus, comme la petite église avait subi de nombreux dommages en raison des intempéries et que la population augmentait, on se trouvait devant la nécessité de construire une nouvelle église. Elle fut donc démolie en 1901. |
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La photo représente donc le 2e presbytère
Presbytère de Saint-Esprit
Avant 1819, Saint-Esprit ne possédait pas de presbytère. Quand le prêtre se rendait à la mission de Saint-Esprit, il logeait chez les colons. Le premier presbytère fut donc prêt à être habité en mai 1819 , pour accueillir le curé Périnault. Comme on n’avait apporté peu de soin à l’exécution des travaux et à la qualité des matériaux, il ne put résister longtemps aux intempéries. La construction d’un nouveau presbytère devenait donc une nécessité. Mgr Fabre donna son accord à ce projet le 13 mai 1886. Le premier janvier 1887, le curé Aubin fêtera la nouvelle année dans son nouveau presbytère installé au même endroit que le précédent. Ce presbytère fut détruit en 1967 sous la cure de Léo Forest, et remplacé par un nouveau qui est présentement loué à la Caisse Desjardins. Le presbytère actuel se trouve maintenant situé dans la sacristie de l’église au 88 Saint-Isidore. |
La deuxième église de Saint-Esprit : 1901 |
Les travaux ont été executés en 1902 et l'église était considérée comme l’une des plus belles du diocèse de Joliette. Appartenant au style néo-gothique. Elle était recouverte d’un toit en tôle galvanisée et dotée d’un clocher à double clocheton. L’intérieur fut richement décoré. C’est M. Roch Marsolais qui travaillait pour le contracteur Boileau qui exécuta les boiseries. À la demande de Mgr Forbes venu visiter la paroisse le 30 mai 1918, on procéda à l’installation de l’électricité et à l’ajout d’un trottoir de bois autour de l’église pour assurer plus de solennité au culte. Comme cette église était de dimension plus grande que la première, on dut changer l’emplacement du cimetière alors situé à la droite de l’église pour celui que nous avons, situé un peu en retrait du village. Le 26 octobre 1901, on construisit alors un charnier, et les parents de chaque famille étaient invités à exhumer les corps et les déposer dans le charnier nouvellement construit, Ils seraient alors inhumés le printemps suivant. Elle fut détruite de fond en comble par un incendie qui survint dans la soirée du 9 mai 1931.
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Troisième église de Saint-Esprit : 1932 |
Les plans de la nouvelle église réalisés par M. Ludger Lemieux et ce en respectant le même emplacement. Quant à elle, la construction fut confiée aux entrepreneurs de la Compagnie Paquet et Godbout de Saint-Hyacinthe pour la somme de 84000$. Mgr Papineau vint bénir la pierre angulaire le 11 février 1932 et il revint en novembre de la même année pour la bénir. Les travaux n’étant pas tout à fait complétés, les paroissiens devaient se réunir au sous-sol pour entendre la messe. Ce n’est qu’au début de l’été 1933, qu’elle fut enfin ouverte au culte. En entrant dans leur nouveau temple, les paroissiens habitués à leur ancienne église richement décorée, furent remplis de désolation en constatant que leur église ne comportant que les autels et les bancs de merisier Les murs étaient complètement dénudés et même quelques échafauds étaient encore en place. Ce n’est que 17 ans plus tard, soit le 13 août 1950 que la Fabrique sous la recommandation du Curé M. Damien Robert signa le contrat de décoration pour l’intérieur de l’église avec Maître Guilda Ninchéri au coût de 7680 $. Le presbytère construit en 1886 fut détruit en 1967 et remplacé par un édifice plus moderne. Il est présentement loué à la Caisse Desjardins de Montcalm. Depuis, il se situe dans la sacristie à l’arrière de l’Eglise. |
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Intérêt artistique de l’église de Saint-Esprit : |
Style : renouveau classique et néo renaissance pour le décor intérieur.
L’extérieur de l’église de Saint-Esprit se compose d’une façade encadrée par de minces tourelles, sorte de contrefort, qui délimitent les angles de la devanture et son avant-corps lequel est couronné d’un clocher unique coiffé d’une flèche altière.
L’intérieur a les allures d’une croix latine mais sans la distinction d’un transept. L’ensemble se mêle aux bas-côtés. L’espace se divise en trois nefs sous un même toit. La nef centrale est ponctuée d’une colonnade lonique surmontée d’arcade en plein cintré et d’un entablement où se dépose une voûte légèrement arquée. |
Le tableau central
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Le tableau de la Pentecôte au dessus du maître-autel d’une dimension de 12 x 20 pieds est l’oeuvre de Soeur Jérôme-de-la-Croix, de son nom de fille Rose-Anna Desmarais, une élève d’Ozias Leduc et fut réalisé en 1937. Née à Saint-Marc-sur-le-Richelieu le 20 mai 1901, elle aurait peint 600 oeuvres répandues au pays et dont quelques-unes aux Etats-Unis. |
La décoration de l’église |
La décoration du reste de l’église est l’oeuvre de Guido Nincheri qui a été l’un des premier à utiliser cette méthode de la FRESQUE* que nous retrouvons entre autres à Montréal dans les Églises Notre-Dame-de-la-défense et Saint-Léon de Westmount. À Saint-Esprit, il ne s’agit pas de la fresque au vrai sens du mot avec des paysages, des personnages et des animaux.
« Le décor peint est réalisé dans des teintes pastels; il est composé sur la voûte de trois encadrement en trompe-l’oeil avec une peinture centrale représentant le Saint-Esprit. Au dessus des colonnes, entre chacun des arcs, des médaillons en relief encadrent des toiles marouflées représentant différents saints. Ces éléments surmontent des écoinçons ou le nom des saints est inscrit. On retrouve également des motifs au-dessus des médaillons et des arcs, ainsi que des motifs carrés dans l’entablement de la corniche. Sur les murs extérieurs de l’église, des frises sont présentes entre chacune des fenêtres. On retrouve également des encadrements sur les plafonds des ailes (bas-côtés) et une voûte étoilée dans le sanctuaire.
Le décor de l’église de Saint-Esprit est réalisé avec une peinture soluble à l’eau qui semble être une peinture à la colle. Cette technique n’est pas courante au Québec, mais elle a été beaucoup employée aux XIXe et au XX e siècle en Europe et entre autres en Italie, pays d’origine de Guido Nincheri. D’autre part, une sous-couche est présente sous les noms des saints, il peut s’agir du dessin préparatoire car nous n’avons pas remarqué d’autres sous-couches ailleurs. »( Extrait du rapport de la représentante du Ministère des affaires culturelles, Isabelle Paradis, 28 avril 1998 )
*Fresque : on l’a définie « une peinture pour l’éternité » en ce sens que ses couleurs peuvent durer plusieurs siècles. Il s’agit, en effet, d’une peinture dont les couleurs sont appliquées sur un enduit de ciment frais, épais de quelques centimètres. Quand celui-ci sèche, on ne peut plus en changer les couleurs. Sa dureté est assurée pour très longtemps. |
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